Dans les articles des semaines précédentes, nous avons évoqué le lien entre le sport de haut niveau et des maladies telles que le cancer ou le diabète, en montrant comment certains athlètes ont su dépasser le défi que représentent ces pathologies pour revenir au sommet.
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux maladies cardiovasculaires, un domaine où le sport joue un rôle fondamental, que ce soit en prévention ou dans le cadre de la rééducation. L’activité physique est ainsi un soutien incontournable de la santé cardiaque, même après des problèmes graves.
Le rôle du sport dans la prévention et la rééducation des maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires, qui regroupent notamment l’hypertension artérielle, les arythmies cardiaques ou encore l’infarctus du myocarde, sont parmi les premières causes de mortalité dans le monde. Décès dont une grande partie serait évitable… En effet, la pratique régulière d’une activité physique réduit considérablement les risques de développer une maladie cardiaque. L’activité physique améliore la circulation sanguine, renforce le muscle cardiaque, et aide à réguler des facteurs de risque comme la tension artérielle ou le cholestérol.
Mais le rôle du sport ne s’arrête pas à la prévention. Après une intervention cardiaque, comme un pontage ou une pose de stent, l’activité physique est essentielle à la rééducation. Adaptée sous surveillance médicale, elle permet de restaurer progressivement la capacité cardiaque, d’améliorer la circulation sanguine et de retrouver une condition physique optimale. La rééducation cardiaque inclut des exercices spécifiques qui aident à renforcer le cœur tout en étant adaptés aux capacités de chaque patient, favorisant une récupération plus rapide et une meilleure qualité de vie.
L’impact de l’activité physique sur le cœur s’illustre notamment par un phénomène impressionnant appelé « cœur d’athlète », qui se traduit par une hypertrophie du muscle cardiaque. Cette situation habituellement pathologique est ici bénigne : il s’agit d’une adaptation naturelle du muscle cardiaque chez les sportifs de haut niveau soumis à des efforts intenses et prolongés !
Athlète de haut-niveau et pathologie cardiaque : c’est possible !
Contrairement aux idées reçues qui limitent l’activité physique chez les personnes cardiaques à la marche douce, une pratique sportive plus intensive est possible. Et les exemples ne manquent pas.
On peut citer Marius Wolf, footballeur allemand, opéré en Novembre 2022 pour une fibrillation auriculaire : moins de trois mois plus tard, il est de retour sur le terrain en match officiel !
Un exploit comparable à celui de Tya, 12 ans, jeune nageuse de haut niveau en natation synchronisée. Suite à un malaise en compétition, une malformation cardiaque congénitale détectée. Opérée avec une technologie innovante qui évite l’opération à cœur ouvert, elle retrouve les bassins seulement un mois et demi après l’intervention pour reprendre l’entraînement. Et deux mois plus tard, elle est déjà sélectionnée pour les championnats de France !
Autre exemple inspirant : celui de Juliette Fricoteaux, ancienne athlète de haut niveau en canoë. Après avoir subi deux greffes de cœur à seulement 24 ans, elle a relevé le défi de participer aux Jeux Mondiaux des Transplantés en 2023, où elle s’est entraînée pour courir un 5 km. Soutenue par une équipe médicale et un programme d’entraînement spécifique, Juliette montre que, même après deux transplantations cardiaques, il est possible de retrouver une activité sportive et de continuer à repousser ses limites.
Enfin, du côté de la Bretagne, on peut citer l’exemple de Laurent Dubost. Breton aux multiples talents sportifs, il s’est illustré dans de nombreuses disciplines comme le cyclisme, la voile, le judo, et le rallye moto, avant de subir une opération à cœur ouvert avec une greffe de deux valves cardiaques. Après une période difficile marquée par la sédentarité, il reprend le sport progressivement, retrouvant la forme grâce au cyclisme. Fort de cette expérience, il a créé l’association « Cardiac des Monts » pour promouvoir l’activité physique adaptée aux maladies cardiovasculaires. Avec des événements comme la montée du Mont Ventoux, il sensibilise aux bienfaits du sport pour la rééducation et la prévention des maladies cardiaques.
Reprendre une activité physique adaptée avec une maladie cardiovasculaire
Bien sûr, tout le monde n’aspire pas à faire du sport de haut niveau, mais l’activité physique reste un élément incontournable pour les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires. Que ce soit pour la prévention ou la rééducation, bouger est essentiel pour renforcer le cœur et améliorer la qualité de vie. En Bretagne, vous pouvez facilement trouver une activité qui vous plaît et adaptée à votre condition. Avec près de 250 activités répertoriées, le catalogue d’activités physiques adaptées de Bretagne Sport Santé vous permet de choisir l’option qui vous convient, près de chez vous.
Maladies cardiovasculaires