La sédentarité est aujourd’hui considérée comme la première cause de mortalité évitable dans nos sociétés modernes, devant le tabagisme [1]. Cet article propose de faire un point sur le sujet : les données disponibles sur le niveau d’activité physique des français, mais aussi les risques associés à la sédentarité pour la santé, et surtout des idées pour lutter contre la sédentarité au quotidien en bougeant plus, à tout âge !
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Activité physique : une pratique insuffisante
En France, c’est l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité (ONAPS) qui est chargé, depuis 2015, de rassembler et d’améliorer les connaissances sur les niveaux d’activité physique et de sédentarité.
Le constat est sans appel : quelque soit la tranche d’âge concernée, les recommandations officielles en matière d’activité physique ne sont pas atteintes. Encore plus inquiétant, ce sont surtout les enfants et les adolescents qui sont le plus éloignés des recommandations d’activité physique. Ainsi, 4 enfants sur 5 ne pratiquent pas d’activité physique quotidienne, et 2 adolescents sur 3 sont insuffisamment actifs. Chez les adultes et les seniors, un tiers des personnes est concerné. Le chiffre reste conséquent, mais il est tout de même moins élevé que pour la population des enfants et adolescents.
Lorsqu’un individu est très loin d’atteindre les recommandations minimales en matière d’activité physique quotidienne, on parle de sédentarité. L’ONAPS définit la sédentarité comme une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique inférieure ou égale à la dépense de repos en position assise ou allongée.
La sédentarité : des risque importants pour la santé
L’impact de la sédentarité sur la santé est multiple et gravissime. En effet, la sédentarité renforce toutes les causes de mortalité : elle double le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’obésité et elle augmente également les risques de cancer du colon, d’hypertension artérielle, d’ostéoporose, de troubles lipidiques, de dépression et d’anxiété [2].
La compilation des différentes études scientifiques sur ce thème (regroupant près de 800 000 sujets) fournit des chiffres édifiants : les personnes très sédentaires ont un risque 112 % plus élevé de souffrir du diabète que les personnes peu sédentaires, un risque 147 % plus élevé d’événement cardiovasculaire, un risque 90 % plus élevé de mortalité due à une maladie cardiovasculaire et un risque 49 % plus élevé de mortalité, toutes causes confondues. [3]
Par ailleurs, ce n’est pas seulement le temps total de sédentarité qui est important pour le risque de maladie cardiovasculaire, mais aussi de quelle manière ce temps est cumulé. Une étude récente réalisée auprès de 7985 personnes âgées de 45 ans ou plus indique que le risque de mortalité augmente non seulement avec le nombre d’heures de sédentarité, mais aussi avec la durée de chacune des périodes de sédentarité ininterrompues. Les personnes à la fois très sédentaires (≥12,5 h par jour) et durant de longues périodes ininterrompues (≥ 10 min/période) ont le risque de mortalité le plus élevé [4].
Lutter contre la sédentarité : une priorité
Face à ces chiffres en augmentation constante, associés aux conséquences alarmantes de la sédentarité, comprendre ce phénomène et essayer de le contrer est un défi primordial à relever.
Quelles sont les causes de l’explosion de la sédentarité ces dernières années ?
Bien sûr, nos modes de vie sont pointés du doigt lorsqu’on évoque l’explosion de la sédentarité. Et plus précisément, le rôle des écrans. Il est vrai que mathématiquement, en passant de 2 à 4 heures par jour devant un écran (en dehors du temps professionnel ou scolaire) auxquelles s’ajoute le temps incompressible pour manger, se déplacer, gérer le quotidien/les devoirs…, il est difficile de faire autre chose !
Concrètement, que faire pour lutter contre la sédentarité ?
Il serait facile de dire « Réduisons le temps d’écran ! ». La solution serait-elle si simple ? C’est peu probable…
Dans un quotidien souvent vécu comme une course permanente, les écrans représentent une soupape qui permet de relâcher la pression, un shoot de plaisir facile qui ne demande aucun effort. Alors, par quoi les remplacer sans créer de contraintes supplémentaires ?
Aider chacun à bouger plus au quotidien, c’est le cœur de la mission de Bretagne, Sport, Santé à la fois en recensant les activités physiques adaptées partout en Bretagne, et en proposant régulièrement des articles, astuces et conseils pour être plus actif.
Pour les enfants, vous pouvez retrouver des idées d’activités pour faire bouger les enfants, ainsi qu’une infographie de quelques exercices physiques simples pour les enfants, à faire à la maison.
Pensez aussi aux idées d’activités pour bouger en famille toute l’année !
Et quand ils grandissent, il n’est pas impossible de faire les bouger les ados.
Pour les parents qui (télé)travaillent, particulièrement ceux qui ont un travail de bureau sédentaire, notre infographie vous donne les bons gestes à pratiquer régulièrement tout au long de la journée, pour éviter les longues plages de sédentarité, particulièrement nocives.
Dans notre vie quotidienne, les transports représentent également une part importante, à la fois en temps passé et en sédentarité subie. C’est donc un levier important pour devenir plus actif au quotidien en prenant petit à petit de nouvelles habitudes plus actives. Alors, en regardant ce visuel, laquelle allez-vous choisir de mettre en place ?
[1] Les chiffres-clés, ONAPS
[2] La sédentarité, une cause majeure de maladies et d’incapacités. Organisation Mondiale de la Santé –> lire l’article ici.
[3] Sedentary time in adults and the association with diabetes, cardiovascular disease and death: systematic review and meta-analysis. Wilmot, Edwardson, Achana, Davies, Gorely, Gray, Khunti, Yates & Biddle. Diabetologia, 2012 –> lire l’article complet ici.
[4] Patterns of Sedentary Behavior and Mortality in U.S. Middle-Aged and Older Adults. A National Cohort Study. Diaz, Howard, Hutto, Colabianchi, Vena, Safford, Blair, Hooker. Annals of internal Medicine, 2017. –> lire l’article entier ici.
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