Quelles sont les contre-indications à la pratique d’une activité physique ? Est-ce que je dois arrêter le sport si j’ai une maladie chronique (diabète, maladie cardiovasculaire…) ? Être actif peut-il améliorer mon état de santé, ou au contraire l’aggraver ? Et si je n’ai jamais fait de sport, est-ce que je peux m’y mettre à 50, 60, 70 ans ? Mes douleurs aux articulations et mon surpoids sont-ils des contre-indications ?
Cet article fait le point pour répondre à toutes ces questions et vous donner des pistes concrètes pour profiter des bienfaits de l’activité physique en toute sérénité.
Les idées reçues nous poussent à penser que dès lors qu’on souffre d’une pathologie, surtout une maladie chronique, il faut « se préserver » et limiter les activités physiques. D’ailleurs il y a quelques dizaines d’années, la place du sport dans la prise en charge des maladies chroniques se limitait souvent à : « ne faites pas de sport ! ». En réalité, il s’agissait plutôt d’un principe de précaution. Peu de données étant disponibles sur les effets de l’activité physique chez les personnes souffrant de maladies chroniques, mieux valait s’abstenir ! Mais aujourd’hui, la situation est différente et les preuves scientifiques des bénéfices de l’activité physique sont très nombreuses, y compris pour les personnes porteuses d’une maladie chronique. Si on devait résumer, on pourrait dire aujourd’hui :
L’activité physique n’est jamais déconseillée, car elle a des effets bénéfiques sur la santé pour tous, elle doit simplement être adaptée.
L’activité physique, des bénéfices sur la santé même (surtout !) si vous avez une maladie chronique
EN 2019, l’INSERM a réuni un collège d’experts scientifiques pour faire le point sur les données scientifiques disponibles. Près de 1800 publications scientifiques ont été analysées, et les résultats ont été publiés dans un ouvrage collectif intitulé : Activité physique – prévention et traitement des maladies chroniques [1].
Parmi les nombreux bénéfices retrouvés dans la littérature scientifique concernant un programme d’activité physique régulière, on peut retenir :
- pour les maladies cardiovasculaires, une baisse de la mortalité, une amélioration de la qualité de vie et de la force musculaire et une baisse de la pression artérielle
- pour le cancer, une amélioration de la qualité de vie, avec notamment une réduction de la fatigue pendant et après les traitements, une force musculaire et une capacité physique (VO2max) préservée et une perte de poids limitée.
- pour le diabète de type 2, une baisse de la mortalité et une amélioration de l’équilibre glycémique (hémoglobine glyquée)
- pour l’obésité, une baisse de la masse grasse viscérale et un maintien du poids après une perte de poids initiale
Les experts insistent également sur le fait que « les maladies chroniques s’accompagnent sur le long terme d’un déconditionnement musculaire et d’une augmentation de la masse grasse, en partie dus à la mobilité réduite et à une baisse de l’activité physique quotidienne. » En clair, l’activité physique est tout particulièrement bénéfique si vous souffrez d’une maladie chronique, ne serait-ce que pour compenser les effets de la maladie sur la masse musculaire (qui diminue, rendant donc l’activité quotidienne plus difficile) et la masse grasse (qui, elle, augmente).
Quand on fait la liste des bénéfices scientifiquement prouvés de l’activité physique sur la santé pour les personnes souffrant de l’une ou l’autre de ces pathologies, on voit bien que non seulement, il ne faut pas interdire le sport, mais qu’il est même un pilier de la prise en charge des pathologies chroniques.
C’est d’ailleurs le sens des recommandations officielles [1], renforcées par la mise en place du dispositif sport sur ordonnance. Pour rappel, ce dispositif permet aux médecins de prescrire aux personnes en Affection Longue Durée (ALD) une activité physique qui doit répondre à certains critères, des échanges étant ensuite prévus entre le médecin et la structure sportive.
Pourtant, dans la pratique, il y a de nombreux freins à la pratique d’une activité. Tout d’abord, la persistance des idées reçues. Si vous avez lu cet article, vous savez à présent que si le sport était déconseillé il y a 30 ou 40 ans aux personnes malades, ce n’est pas parce que c’est mauvais ou dangereux, mais parce qu’on ne connaissait pas ses effets. Aujourd’hui, les effets sont bien connus, et ils sont bénéfiques ! Aucune raison de s’en priver, donc !
Malgré tout, les preuves scientifiques ne sont parfois pas suffisantes. L’expérience montre que le fait de savoir que l’activité physique a un effet positif n’est pas suffisant pour motiver les personnes à pratiquer. Vous êtes informés des bénéfices de l’activité physique sur votre santé/maladie, pourtant, vous n’arrivez pas à vous y mettre ? Ne culpabilisez pas, c’est normal ! Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire 🙂
Vous avez peut-être des difficultés liées à votre maladie dans votre vie quotidienne, et ajouter une activité physique vous semble une charge insurmontable ? Il y a aussi la peur d’un accident lié à la maladie, ou encore l’angoisse d’aggraver la maladie au lieu d’améliorer son état.
Pour dépasser tous ces freins, une seule solution, qui a fait ses preuves : être accompagné dans la mise en place et la réalisation de sa pratique d’activité physique. On vous explique comment dans la suite de l’article !
Vous avez une maladie chronique : comment pratiquer une activité physique en toute sécurité ?
La première étape, c’est d’en parler avec votre médecin. Peut-être vous a-t-il prescrit une activité physique, sinon, évoquez le sujet avec lui, il saura vous orienter vers le type d’activité à pratiquer et les précautions à prendre.
Deuxième étape, qui peut parfois être compliquée : trouver une activité physique adaptée.
En Bretagne, le site Bretagne Sport Santé met à disposition du public un catalogue de plusieurs centaines d’activités avec un moteur de recherche permettant de trier les activités selon sa pathologie. Toutes les structures sportives qui proposent une activité sont signataires de la charte SSBE, ce qui, en tant qu’usager, est pour vous un gage de qualité et de sécurité. Chaque activité est proposée de façon régulière sur l’année et encadrée par un animateur compétent. En effet, une formation spécifique Sport Santé est proposée aux animateurs sportifs, qui ont ainsi les connaissances nécessaires pour une prise en charge optimisée.
Cette formation leur permet d’une part de connaître les spécificités liées à chaque pathologie, d’autre part de sécuriser la pratique en limitant les risques éventuels, et surtout de savoir comment optimiser la pratique pour en tirer les meilleures bénéfices possibles.
Vous pouvez ainsi pratiquer en toute sécurité, en étant accompagné et motivé de façon régulière ! Il ne vous reste plus qu’à trouver l’activité qui vous donnera envie de vous lancer 🙂
[1] Activité physique. Prévention et traitement des maladies chroniques. Collection Expertise collective. Éditions EDP Sciences, janvier 2019 –> lire la synthèse en ligne.
Pathologies diverses